Après avoir créé
les hommes, les dieux entreprirent à plusieurs
reprises d'anéantir l'humanité. Les hommes
s'étaient en effet multipliés à un tel
point qu'ils en vinrent à faire trop de bruit,
gênant ainsi les dieux. Namtar, dieu de la mort et de
la peste, fut, par exemple, chargé de
déchaîner une maladie sur les hommes. Mais un
autre dieu, Enki, eut pitié d'eux et déjoua ce
plan. D'autres calamités furent ainsi
décidés, mais, à chaque fois, Enki aida
les hommes. Enki se vit donc accuser par les autres dieux,
c'est alors que ce dernier, pour se défendre, amena
l'idée d'un déluge.
Enlil, sur l'idée d'Enki, décida que toute
l'humanité devrait périr noyée. Mais,
Enki parla à Atra-Hasis (le 'Noé
sumérien') dans un rêve et l'avertit que
l'humanité était en danger. Il lui dit de
construire un bateau. Sur ce, Atra-Hasis informa les autres
hommes. Il quitta ensuite la ville, prenant avec lui des
artisans qui l'aideraient dans la construction du bateau.
Ils assemblèrent donc le matériel,
construisirent le bateau, puis embarquèrent des
oiseaux, du bétail et des humains de la famille
d'Atra-Hasis.
La pluie commença à tomber, pendant 7 jours et
7 nuits les vents soufflèrent et l'eau se
déchaîna. Enfin, la tempête se calma.
Atra-Hasis sortit du bateau et fit des offrandes à
tous les dieux, qui avaient faim. Ils s'étaient
attroupés autour des offrandes comme des mouches. Les
dieux constatèrent que les hommes avaient
survécu au déluge. Enlil était furieux.
Les dieux avaient juré par serment la perte des
humains, et, pourtant, ils avaient survécu. "comment
cela était-ce possible ?", demanda Enlil. An lui
répondit que cela ne pouvait être que le fait
d'Enki. Enki pour apaiser la fureur d'Enlil suggéra
une solution : les humains ne se multiplieraient plus si
vite. Les maladies en décimeraient un tiers. Les
accouchements deviendraient douloureux et dangereux, les
enfants pourraient d'ailleurs mourir pendant
l'opération.
"Six jours et sept
nuits passèrent; Les tempêtes du déluge
soufflaient encore; Les tempêtes du sud couvraient le
pays. Le septième jour; Les tempêtes du
déluge; Qui telles une armée; Avaient tout
massacré sur leur passage; Diminuèrent
d'intensité; La mer se calma; Le vent s'apaisa; La
clameur du déluge se tut." (L'Epopée de
Gilgamesh, traduction d'A. Azrié).
Les mythes du déluge sont-ils la mémoire d'un
événement réel ? Différents
chercheurs ont essayé d'apporter la preuve
géologique ou archéologique de l'existence du
déluge. D'autres avancent que les
évènements considérés ne peuvent
avoir marqué les différentes civilisations
(ils seraient trop anciens, trop lents ou trop lointains),
et que ce mythe serait donc une pure invention, ou
l'exagération d'un événement local. Le
déluge est-il un événement réel
et localisable dans le temps et lespace ?
Néanmoins, l'universalité du récit et
les détails quasi identiques (construction d'une
embarcation, nombre de survivants, couples d'animaux
à sauver, etc.) tendent à confirmer une
catastrophe majeure et planétaire.
La version Latine
D'après le
poète latin Ovide, le Déluge eut pour cause le
fait que les hommes oubliaient de sacrifier aux dieux. Leurs
uniques pensées étaient pour l'argent et le
plaisir. Pour les punir, Zeus décida donc de les
anéantir. Le déluge détruisit alors
tout ce qui se trouvait sur la Terre, noyant les hommes, les
villes et les forêts. Tous les hommes moururent,
hormis un couple qui avait construit une barque.
C'était Deucalion et sa femme Pyrrha. Au bout de
plusieurs jours, la pluie cessa et la barque s'arrêta
au sommet de Parnasse. Lorsque Zeus aperçut les deux
survivants , il décida de leur laisser la vie sauve
pour qu'ils puissent régénérer le genre
humain. Ils devraient jeter des pierres derrière eux,
qui aboutiraient à des hommes et à des
femmes.
La version Biblique
D'après la Bible, le
Déluge fut l'inondation universelle dont les seuls
survivants furent Noé et sa famille. Dieu avait
ordonné à celui-ci de construire une arche (du
latin arca, boîte), pour qu'il sauve sa famille et des
couples de tous les animaux en les gardant avec lui à
l'abri à bord de l'arche jusqu'à ce que les
eaux retrouvent leur niveau normal. Au Moyen-Âge, la
nef des églises a souvent été
comparée à l'arche de Noé, parce que
c'était là que les hommes marqués par
le péché étaient
préservés de la ruine.
La version Indienne
Les versions indiennes du
Déluge sont nombreuses, celle du Catapatha
Brâhmana narre que le Noé indien se nomme Manou
et qu'il est lui aussi prévenu du Déluge, mais
par un poisson providentiel : " Un matin, on apporta
à Manou de l'eau pour se laver, comme à
présent on en apporte pour se laver les mains. Tandis
qu'il se lavait ainsi, un poisson lui vint dans les mains.
Le poisson lui adressa la parole : " Garde-moi, je te
sauverai ! -De quoi me sauveras-tu ? - Un déluge va
emporter toutes les créatures. C'est de cela que je
te sauverai. " (Anthologie sanskrite, traduction de L.
Renou).
La version Coranique
Le Coran parle du
déluge et de Noé en ces termes : « Et il
fut révélé à Noé: 'De ton
peuple, il n'y aura plus de croyants que ceux qui ont
déjà cru. Ne t'afflige pas de ce qu'ils
faisaient. Et construis l'arche sous Nos yeux et
d'après Notre révélation. Et ne
M'interpelle plus au sujet des injustes, car ils vont
être noyés'. Et il construisait l'arche. Et
chaque fois que des notables de son peuple passaient
près de lui, ils se moquaient de lui. Il dit: 'Si
vous vous moquez de nous, eh bien, nous nous moquerons de
vous, comme vous vous moquez (de nous)'. Et vous saurez
bientôt à qui viendra un châtiment qui
l'humiliera, et sur qui s'abattra un châtiment
durable!" Puis, lorsque Notre commandement vint et que le
four se mit à bouillonner (d'eau), Nous dîmes:
'Charge (dans l'arche) un couple de chaque espèce
ainsi que ta famille - sauf ceux contre qui le décret
est déjà prononcé - et ceux qui
croient'. Or, ceux qui avaient cru avec lui étaient
peu nombreux. Et il dit: "Montez dedans. Que sa course et
son mouillage soient au nom d'Allah. Certes mon Seigneur est
Pardonneur et Miséricordieux".
Et elle vogua en les emportant au milieu des vagues comme
des montagnes. Et Noé appela son fils, qui restait en
un lieu écarté (non loin de l'arche): "Ô
mon enfant, monte avec nous et ne reste pas avec les
mécréants". Il répondit: "Je vais me
réfugier vers un mont qui me protègera de
l'eau". Et Noé lui dit: "Il n'y a aujourd'hui aucun
protecteur contre l'ordre d'Allah. (Tous périront)
sauf celui à qui Il fait miséricorde". Et les
vagues s'interposèrent entre les deux, et le fils fut
alors du nombre des noyés. Et il fut dit: "Ô
terre, absorbe ton eau! Et toi, ciel, cesse (de pleuvoir)!"
L'eau baissa, l'ordre fut exécuté et l'arche
s'installa sur le Joûdî, et il fut dit: "Que
disparaissent les gens pervers"!» (Coran, XI:36-44)
Voir : Textes
et Littérature
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