LA BIBLE DU DIABLE
Une Bible secrète

Malgre la legende, le codex n’a jamais ete interdit par l’inquisition.
A l’origine le codex comptait 320 velins, mais 8 ont été retirés.


LA BIBLE DU DIABLE

Le Codex Gigas (du grec Gigas signifiant « géant ») ou Bible du Diable en référence aux nombreuses illustrations du diable qu'il contient, est un manuscrit sur parchemin datant du début du XIIIe siècle et considéré à l'époque comme la « huitième merveille du monde » du fait de sa taille (92 x 50,5 x 22 cm), de son épaisseur, 624 pages, et de son poids, 75 kg. Le livre doit donc son nom à une superbe enluminure qui représente le diable. Le manuscrit est né de la main d'un moine copiste et enlumineur du monastère de Podlazice qui était situé au centre de l'actuelle République tchèque et fut détruit au 15e siècle lors des guerres de religion.

La légende veut que l'auteur du
Codex Gigas ait été condamné à être emmuré vif pour un crime grave. Il aurait proposé de créer l'ouvrage en une seule nuit pour expier ses péchés et apporter la gloire à son monastère. Mais il dut, pour ce faire, solliciter l'aide du diable. Son travail achevé, il aurait glissé en remerciements, le portrait de son "guide" dans le manuscrit.


Le Codex a été écrit dans un monastère Bénédictin de Podlažice près de Chrudim (détruit au XVe siècle). D'après une légende, le moine qui vivait dans le couvent de Podlazice à l'est du royaume de Bohême, a été condamné à être emmuré vivant et pour échapper à ce supplice il a proposé d'écrire, en une seule nuit, le plus grand livre du monde. Cependant, alors que minuit approchait, il s'est rendu compte qu'il ne pourrait pas réussir à achever son travail à temps, et c'est pourquoi il a imploré le secours du diable. L'autre raison pour laquelle on appelle ce livre la Bible du diable, c'est que parmi les enluminures du manuscrit il y a vraiment l'image du diable ce qui était tout à fait inédit à l'époque. Pendant plus de quatre siècles le livre subit les avatars historiques des pays de la couronne tchèque et survit, comme par miracle, à tous les dangers et pièges que l'histoire lui tend.

Jan Schütz rappelle quelque unes de ces péripéties. Les écritures du Codex s'arrêtent durant l'année 1229. Celui-ci sera légué au monastère Cistercien de Sedlec et racheté par le monastère bénédictin de Brevnov. De 1477 à 1593, le Codex fut gardé dans la bibliothèque du monastère de Broumov avant d'être emporté à Prague en 1594 pour rejoindre les collections de Rudolf II. A la fin de la Guerre de Trente Ans, l'entièreté des collections fut emmenée comme butin de guerre. Depuis 1649 à 2007, le Codex est conservé à la Bibliothèque Royale de Suède à Stockholm.


Le livre est écrit en latin et comprend quatorze textes différents. Il s'ouvre par le texte de la Bible, l’Ancien et le Nouveau Testament. Et d'autres textes de l'antiquités : Les Antiquités judaïques de l’historien Flavius Josèphe (vers 37-100, les Etymologies d’Isidore de Séville, le manuel commun d’enseignement de la médecine au Moyen Age intitulé Ars medecinae (l’art de la médecine), une chronique des Bohémiens (Chronica Boëmorum) de Cosmas de Prague, un calendrier, la liste des frères du monastère de Podlazice et des formules magiques. On peut donc y voir une sorte d’encyclopédie réunissant la plupart des savoirs de l’époque. Tomas Vagenknecht attire l'attention sur un autre aspect exceptionnel du livre :

« Ce qui est également très intéressant et ce qui nimbe ce livre de mystère, c'est la calligraphie du manuscrit qui a été écrit, selon les estimations, par un seul homme qui y a travaillé pendant environ 27 ans. Le style, la beauté et la pureté de la calligraphie sont tout à fait les mêmes, de la première à la dernière page. Et c'est très intéressant parce que chaque homme, chaque scribe se fatigue, la main se lasse et la calligraphie change. Mais ce n'est pas le cas de cette chronique dont les caractères sont les mêmes de la première à la dernière page entre lesquelles il y a eu 27 ans. »


LE MALIN ET LES SAINTES ECRITURES

La barque de Charon attend les damnés
De 1499 et 1504, Luca Signorelli exécute dans la cathédrale d'Orvieto un cycle de fresques consacré au Jugement dernier. Sur celle de la Cappella Nova, il fait figurer le nocher Charon, chargé de faire passer les âmes des morts dans l'au-delà. Ce personnage de la mythologie gréco-latine est assimilé par l'iconographie chrétienne, qui en fait un démon aux ordres de Satan.

Lucifer terrassé par les chevaliers du ciel
Traditionnellement au nombre de trois (Michel, Gabriel, Raphaël), les archanges luttent contre le démon. Celui du haut, vraisemblablement saint Michel, brandit un glaive : c'est lui, le chef de l'armée du ciel.

Le serpent tentateur montre son vrai visage
Les auteurs des Evangiles sont formels : ils identifient le diable au serpent de la Genèse, qui n'était à l'origine qu'une simple créature de Dieu.

Un satan trop pointilleux
Serviteur de Dieu, le satan met Job à l'épreuve juste pour sonder sa fidélité. Un excès de zèle qui vaut à Job bien des déboires et à Dieu une belle désillusion.

Une vision d'apocalypse
Dans le chapitre XII de l'Apocalypse, Jean évoque un dragon à sept têtes portant cornes et diadèmes, pourvu d'une longue queue. La bête incarne les forces du Mal.

Même le Christ est tenté
Le diable provoque trois fois Jésus mais celui-ci résiste grâce à la force de la Parole, comme ici au désert (chapiteau du XIIe s., Vigeois en Corrèze).



SOURCES ET LIENS 




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