Le fantôme est une entité
de couleur blanche ou transparente. Il serait
immatériel et passe-muraille, c'est-à-dire
qu'il peut passer au travers des murs (c'est d'ailleurs
là l'un de ses tours favoris). On le
représente (ou le représentait) volontiers
couvert d'un drap blanc, ou d'un linceul et parfois
lesté de chaînes auxquelles se trouvaient
attachés des boulets. Le fantôme étant
une représentation symbolique de l'apparition d'une
personne défunte, peut revêtir plusieurs
aspects légèrement différents tout en
conservant la même dénomination.
L'étude et l'observation des fantômes
permettent de les définir comme provenant de la
matérialisation (focalisation, visualisation) de
personnes décédées, le plus souvent
dans des conditions ou événements tragiques
(mort violente ou à la suite de grandes peines -
décès inopinés, contre le cours des
choses, ou alors qu'une tâche terrestre n'avait pas
été accomplie ou pas complètement, ou
encore le décès provient-il d'un
châtiment).
Les expériences post-mortem du docteur Raymond Moody
sur les décès cliniques suivis de retour
à la vie ou Near dead expérience (NDE) font
état d'une connaissance communicable a posteriori de
faits survenus alors que le sujet était tenu pour
mort. Il y est question d'aura, de long tunnel, de
lumière blanche, de sentiments. Nous n'allons pas
épiloguer sur ce sujet qui fera l'objet d'un autre
dossier mais relever le fait qu'il est actuellement tenu
pour plausible que le corps humain ne se compose pas
uniquement de son enveloppe charnelle mais également
d'une entité parallèle, relativement
indépendante et que la destruction (la mort) de l'un
n'entraîne pas forcément celle de l'autre ou en
tous cas, pas de manière absolument
simultanée.
Dans les religions il est question de dissociation du corps
et de l'âme, du jugement de celle-ci ainsi que de son
caractère immortel. Il ne faudrait toutefois pas
conclure hâtivement en prétendant que
l'existence éventuelle des fantômes serait
subordonnée aux convictions philosophiques.
Nonobstant l'existence d'une entité supérieure
ou être suprême que les croyants appelleront
"Dieu", un athée pourrait tout à fait
générer un fantôme. Il s'agit, dans
notre optique, d'une nouvelle question de terminologie
puisque le terme "fantôme" sera simplement
remplacé par celui de "aura". On accréditera
encore la thèse en stipulant que l'existence de
l'aura est actuellement de moins en moins sujette à
caution, d'autant plus qu'il est relativement facile,
même au commun des mortels, d'apercevoir sa propre
aura, ou tout du moins une ébauche visuelle
déductive de celle-ci.
L'histoire selon laquelle les fantômes seraient des
morts qui "reviennent" (des revenants) ne serait pas
forcément aussi légendaire. Nous en sommes
seulement aux balbutiements en matière de
connaissance de l'aura, mais il y a des interactions entre
l'apparence de celle-ci et l'état ou la santé
du corps. Il est donc facile d'extrapoler et d'appliquer
cette hypothèse au domaine des fantômes.
I faut quand même expédier les boulets au rayon
des simples symboles de la détresse des personnages
impliqués. Ainsi telle ou telle dame défunte,
revenant hanter telle demeure, sera considérée
comme "portant un boulet" car un insurmontable chagrin
d'amour déçu fut la cause de son
décès. Le drap ou le linceul, qui accompagne
effectivement le mort dans ses derniers instants n'est pas
réellement porté par le fantôme au
gré de ses pérégrinations. On dispose
effectivement de photos très parlantes pour
étayer ce que nous avançons ici, à
savoir que l'aura d'un défunt n'est jamais porteuse
d'un contour bien délimité. Certes, elle prend
plus ou moins la forme globale de l'être humain qui la
contenait, mais, nous l'avons dit, il y a des zones de flou,
des parties plus ou moins "vaporeuses" qu'une
obscurité relative, un certain éclairage
diffus, une apparition furtive peuvent faire assimiler au
port d'un drap. Ces deux explications (pour les boulets et
les draps) permettent à nouveau aux fantômes de
conserver leur caractéristique de passe-murailles
sans problème de logique.
Prétendre que les fantômes peuvent passer au
travers des murs est un peu abusif. Retenir un fantôme
avec les obstacles traditionnels rencontrés dans une
maison (murs, meubles, etc.) reste difficile. En effet,
l'aura est un "corps" intangible et peut-être
impondérable. Durant la vie de l'enveloppe humaine,
l'aura n'est contenue que par affinité et symbiose,
simplement parce que les deux vont ensemble. La
juxtaposition n'est d'ailleurs pas forcément
systématique dans tous les cas et il existe des cas
de dissociations temporaires, provoquées ou
accidentelles, durant la vie de l'individu. On pourrait
presque la qualifier d'organe parallèle qui
répond à des lois naturelles
différentes selon le stade d'évolution vitale
du sujet.
Donc, l'aura n'est pas nécessairement soumise aux
lois de la pesanteur, sauf si elle demeure en alter-ego au
corps, pour et par ce dernier. Les mécanismes qui
gèrent cette entente ou la placent en aparté
ne sont pas encore bien connus. On peut aussi
considérer que le volume de l'aura est variable et
que celle-ci occupe un espace total à peu près
égal à celui de l'enveloppe durant son vivant
et ce pour des raisons fonctionnelles. Une fois
privée de la symbiose, l'aura peut alors
évoluer à son gré, en expansion ou en
diminution et se jouer efficacement et rapidement des
obstacles. Il lui suffit de passer au dessus ou de profiter
du moindre interstice. La manoeuvre étant quasiment
instantanée, l'observateur déjà
désemparé par une apparition qu'il ne comprend
pas car elle échappe à son entendement (ses
connaissances) n'y voit que du feu et a l'impression que le
"fantôme" est passé au travers du mur alors
qu'il n'est passé que par le trou de la serrure, par
exemple. On peut envisager d'autres explications beaucoup
plus compliquées, grâce à la physique
quantique notament ...
Les fantômes sembleraient rencontrer de gros
problèmes à franchir une porte seulement
entr'ouverte. On dit aussi que les fantômes ont peur
des miroirs, ceserait simplement un malheureux amalgame avec
les vampires. Pour ce qui est de la porte entr'ouverte, on
peut supposer que les battements de celle-ci en cas de vent
par exemple risque de mettre à mal l'entité
énergétique de l'aura. Dans certains cas, les
fantômes auraient-ils donc peur de... se
blesser?
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