Reste à trouver la cause de
cette extinction massive. Pour Gerta Keller, comme pour le
géologue français Vincent Courtillot, une
météorite ne peut, à elle seule,
provoquer une extinction de masse.
L'extinction de la fin du Crétacé na pas
été aussi brutale quon veut bien le
faire croire. Les coupes géologiques montrent en
effet que de nombreuses espèces planctoniques ont
commencé à disparaître plusieurs
centaines de milliers dannées avant
limpact.
On sait désormais que la Terre a connu une
période dintense activité volcanique
durant cette même période. Dans la
région du Deccan, en Inde, une faille de 400
km a laissé échapper de la lave en fusion
pendant plusieurs mois. Les '' Trapps du Deccan' ',
couches de roches volcaniques parfois épaisses
dun kilomètre, en témoignent
aujourdhui.
Il nempêche que la frontière K-T
présente des traces évidentes diridium,
un élément absent de la croûte terrestre
et présent dans les météorites. Gerta
Keller ne lignore pas et estime quil y a 65
millions dannées, 300 000 ans après
limpact de Chicxulub, une autre
météorite dont on ne connaît toujours
pas le cratère a porté le coup de grâce
à de nombreuses espèces déjà
fragilisées par le volcanisme du Deccan. Pour Jan
Smit, un paléontologue néerlandais qui
défend la thèse météoritique
depuis de nombreuses années, la couche calcaire
surmontant les traces de limpact de Chicxulub a
été apportée par le gigantesque raz de
marée qui sest produit juste après la
chute de la météorite...
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