Selon un artcile du journal " Le Point
", la moitié des bars, daurades et turbots qui
finissent dans son assiette proviennent de l'aquaculture.
Idem pour la quasi-totalité des saumons et des
truites, deux des poissons préférés des
français. Il est vrai que le poisson d'élevage
est deux fois moins cher que le poisson sauvage. Et pour
cause, il croît en moyenne deux fois plus vite, avec
deux fois moins d'aliments.
La baguette magique des éleveurs, ce sont les
granulés hyperénergétiques que le
poisson avale deux à trois fois par jour. Mais que
l'on se rassure, crise de la vache folle oblige, les
aquaculteurs français ont fait une croix dès
1996 sur les farines de viande, de plumes et d'os, soit cinq
ans avant l'interdiction européenne. Restent les
huiles et farines de poisson, qui composent jusqu'à
60 % des rations.
A en croire les fabricants de granulés, ce
supercarburant provient exclusivement de la pêche
« minotière », c'est-à-dire de
petits poissons qui vivent en bancs et que l'on capture par
millions de tonnes au Pérou, au Chili ou en
Scandinavie. De quoi d'ailleurs mettre à mal le
discours des aquaculteurs, qui, face aux pêcheurs,
présentent leur activité comme une solution de
rechange à la surexploitation des océans. Le
calcul est simple : pour obtenir 1 kilo de saumon
d'élevage, il faut environ 25 kilos de poisson
sauvage.
Une chose est sûre : à force d'être
gavé de croquettes protéinées, le
poisson d'élevage est trois fois plus gras que son
homologue pêché en pleine mer. La palme
étant détenue par le saumon d'élevage,
qui affiche jusqu'à 40 % de matières grasses !
Il est vrai qu'en Norvège, premier producteur mondial
de saumon, certains élevages sont
éclairés la nuit pour stimuler
l'appétit des poissons.
Sauf qu'à force de pousser le bouchon toujours plus
loin l'image du saumon en a pris un coup, et les producteurs
norvégiens sont en train de boire la tasse.
Après avoir longtemps lorgné sur ce
modèle de « poisson en batterie », les
éleveurs de truites français commencent eux
aussi à faire marche arrière. Ils viennent de
sortir ce mois-ci une « charte qualité »
qui précise que leur poisson ne doit pas atteindre
son poids commercial de 250 grammes avant onze mois.
Ce qui revient à freiner sur le taux de gras. Mais,
pour l'instant, sur 600 pisciculteurs, 10 à peine ont
signé la charte. Heureusement pour le consommateur,
ils pèsent à eux seuls 17 000 tonnes, soit la
moitié de la production.
Source :
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-01-22/la-verite-sur-le-poisson-d-elevage/920/0/69861
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