L'EAU EN BOUTEILLE CONTAMINEE
Médicaments et Pesticides dans l'Eau de source

Après une étude de 60 millions de consommateurs et de la Fondation France Libertés. en mars 2013, des traces de pesticides et de médicaments, dont un pour traiter le cancer du sein, ont été décelés dans environ 10% des eaux en bouteille, sans toutefois remettre en cause leur potabilité.


TOUT VA BIEN !

"A court terme, il n'y a absolument aucun problème de qualité. Ces eaux sont parfaitement buvables", insiste le rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs, Thomas Laurenceau, interrogé par l'AFP. "On est dans l'ordre de l'ultra-trace, du millième de micron, c'est vraiment minuscule", a-t-il précisé. TOUT VA BIEN !

L'enquête "ne met absolument pas en cause l'honnêteté des embouteilleurs", mais interroge la contamination de l'environnement par les pratiques humaines, ajoute-t-il. "Il y a inquiétude sur la qualité de la ressource globale", résume M. Laurenceau, qui appelle, avec France Libertés, à "la remise à plat des normes de qualité" prenant en compte les nouveaux polluants.


LA GRANDE SURPRISE

L'analyse a porté sur 47 bouteilles d'eau, trois bonbonnes d'eau, et une dizaine d'échantillons d'eau du robinet prélevés dans trois départements. Sur les bouteilles d'eau étudiées -- portant sur l'ensemble du marché --, 37 ne présentaient aucune trace des 85 molécules recherchées. Dix en revanche contenaient des résidus de médicaments et pesticides.

"La grande surprise", écrit 60 millions de consommateurs, est la présence de tamoxifène, hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein, dans la Mont Roucous, Saint Yorre, Salvetat, Saint Armand (Du Clos de l'abbaye) et Carrefour Discount (Céline Cristaline). La teneur est "infime" mais c'est "suffisant pour qu'on s'interroge sur la pureté originelle imposée par la règlementation des eaux minérales", souligne le magazine, qui précise avoir procédé deux fois à l'analyse des échantillons après contestation de la part des embouteilleurs des premiers résultats et de la méthodologie employée accusée de produire de "faux positifs".

"La seconde analyse a confirmé cette présence, sans que nous soyons en mesure d'en expliquer l'origine", écrit 60 millions de consommateurs. "L'affaire est suffisamment sérieuse pour qu'on lance des analyses à plus grande échelle", estime M. Laurenceau.


PERTURBATEURS ENDOCTRINIENS

La demande généralisée des consommateurs de produits en plastique exempts de bisphénol-A (BPA), substance chimique contenant des perturbateurs endocriniens, a conduit à des changements positifs et importants dans la fabrication des récipients alimentaires, boissons et eaux. Ces produits chimiques auxquels nous sommes exposés en permanence présentent des risques d’être des perturbateurs endocriniens.

Mais une nouvelle étude d’Allemagne a constaté que des milliers d’autres produits chimiques potentiellement nocifs continuent d’être libérés par les produits en plastique dans les aliments et les boissons, y compris les substances cqui perturbent le système hotmonal connues sous le nom de di(2-ethylhexyl) fumarate ou DEHF, qui n’est pas du tout réglementé. Plusieurs milliers de produits chimiques perturbateurs endocriniens utilisés dans la production de plastique sont prouvés dangereux.


L’eau en bouteille contient plus de 24 000 produits chimiques,
y compris des perturbateurs endocriniens.


Martin Wagner et son collègue, Jorg Oehlmann, de l’Université Goethe de Francfort, en collaboration avec une équipe de chercheurs de l’Institut Fédéral Allemand d’Hydrologie, ont appris cela après des essais sur 18 eaux en bouteille à la recherche de la présence de perturbateurs endocriniens. En utilisant un ensemble de pointe d’analyse biologique et de spectrométrie de masse à haute résolution, l’équipe a identifié 24 520 produits chimiques présents dans l’eau testée.

Mais une préoccupation majeure, et le motif sous-jacent des résultats de l’étude, était le DEHF, un produit chimique utilisé pour rendre les bouteilles en plastique plus souples. Selon les rapports, le DEPH a été clairement identifié dans l’eau testée comme le coupable le plus constant et évident qui provoque une activité anti-oestrogénique. Malgré les traces de plus de 24 000 autres produits chimiques potentiellement dommageables, le DEHF se distingue comme étant le seul EDC capable de provoquer cette action observée particulière, une observation très inquiétante.

Le résumé publié de l’étude démontre que 13 des 18 échantillons d’eau embouteillée testés ont présenté une activité anti-oestrogénique « significative », tandis que 16 des 18 échantillons inhibent les récepteurs androgènes du corps d’un exorbitant 90%. De plus, les 24 520 autres traces chimiques, en plus du DEHF, ont également été identifiées comme présentant une activité antagoniste, ce qui signifie que, elles aussi sont préjudiciables au système hormonal de l’organisme.




Mais le DEHF n’est apparemment pas le seul à provoquer des dommages importants au système endocrinien, car l’équipe n’a pu identifier cette substance chimique comme étant spécifiquement anti-androgène. Ce que cela suggère est qu’il y a un autre produit chimique, ou une combinaison chimique qui émane dans l’eau en bouteille et qui interfère avec les systèmes de signalisation chimique de l’organisme, qui sont, bien sûr, responsables de la production et utilisation d’hormones dans le corps.

« Nous avons confirmé l’identité et l’action biologique du DEHF et des isomères supplémentaires de dioctyle fumarate et de maléate en utilisant des normes authentiques, » rapportent les chercheurs. « Puisque le DEHF est anti-oestrogénique mais pas anti-androgénique, nous pouvons conclure que des perturbateurs endocriniens supplémentaires encore non identifiés doivent contribuer à l’effet antagoniste de l’eau en bouteille. »

Ainsi, alors que ces conclusions spécifiques concernant le DEHF sont révolutionnaires, la conclusion générale à tirer de cette recherche est que beaucoup plus d’études sont nécessaires pour déterminer les types de produits chimiques qui sont lessivés à partir du plastique dans notre nourriture et notre eau, sans parler des quantités de ces produits dans ce que nous absorbons. Et comme l’US Environmental Protection Agency (EPA) (Agence de protection de l’environnement), laFood and Drug Administration (FDA) (Administration des Aliments et Médicaments), ainsi que le reste des agences gouvernementales en trois lettres ne vont sûrement jamais se mettre à conduire cette importante recherche, la science indépendante devra simplement s’en charger.

Via : http://www.preventionsante.org


UN EFFET COCKTAIL

Du Buflomédil et du Naftidrofuryl, des vasodilitateurs, ont été également détectés dans l'Hepar, pour le premier, et dans la Saint Armand pour le second. Par ailleurs, des traces d'Atrazine et d'Hydroxyatrazine, des désherbants pourtant interdits en 2001 mais très persistants, ont été trouvées dans la Vittel (Grande source), la Volvic (Clairvic), la Cora (Saint-Pierre), et la Cristaline (Louise).

"Ce qu'on en retire, ce n'est pas de dire que telle marque est plus risquée qu'une autre. Il n'y a pas les bons et les mauvais. Sur l'ensemble des marques, il y a un problème", poursuit M. Laurenceau. "Les embouteilleurs sont extrêmement prudents mais ça interpelle de voir qu'il peut y avoir (des micropolluants), même si c'est infinitésimal, qui ne devraient pas être là". Et l'eau du robinet ? Sur 10 prélèvements, huit contiennent une à quatre molécules sur les 85 recherchées, principalement des pesticides mais aussi des résidus de médicaments dont, à nouveau, du tamoxifène décelé notamment en milieu urbain (Rennes et Limoges).

Enfin, sur les trois bonbonnes, des traces de Diéthylphtalate ont été trouvés dans l'Obio, et de Bisphénol A, d'Atrazine et de retardateur de flamme dans la Culligan Val-de-Marne.

"Si tous les micropolluants sont ici présents en très faibles teneurs, leur variété interroge sur les potentiels effets cocktail", souligne 60 millions de consommateurs.

Le magazine et France Libertés, qui ont lancé en 2011 l'Opération transparence sur l'eau, ont publié en mars une carte de la qualité de l'eau potable en France, montrant que les seuils limites en polluants étaient dépassés dans près de 420 communes grâce à des dérogations, sans risque sanitaire immédiat.

© 2013 AFP



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