En 1926, le colonel James
Churchward, américain d'origine anglaise, fit
sensation en publiant son 1er livre : "Le continent perdu de
Mu." Il affirmait que des tablettes découvertes en
Inde et au Mexique, rédigées dans le langage
de Mu qu'un vieux prêtre d'Asie lui avait appris
à déchiffrer, confirmaient que ce continent
avait été la source de toute civilisation,
avant même l'Atlantide. Après avoir
quitté l'Inde, Churchward chercha d'autres preuves
concrètes de l'existence de Mu, au Tibet, en
Égypte, en Nouvelle Zélande et à
l'île de Pâques. Il raconta avoir trouvé
de nombreux textes gravés dans la langue
sacrée de Mu. Malheureusement, personne d'autre n'a
jamais vu ces plaquettes et le doute subsiste toujours sur
les découvertes et les dires de Churchward.
De toutes les contrées mythiques qui ont
enflammé l'imagination de générations
de curieux, l'Atlantide demeure sans aucun doute la plus
célèbre. Successivement placée à
hauteur des Açores, au cur de la mer
Egée ou sur les rivages de la mer du Nord,
l'île fabuleuse décrite par Platon dans le
Critias et le Timée correspond certainement à
une réalité historique, qui demeure difficile
à cerner mais nen apparaît pas moins
indiscutable. Cette patrie originelle de la civilisation
dont les auteurs les plus divers ont fait la mère de
toutes les cultures supérieures qui se sont
développées sur la planète, de
l'ancienne Egypte à l'Inde aryenne et à
1'Amérique précolombienne, fut cependant
précédée, affirment certains, par un
autre monde dont ne subsistent plus aujourd'hui que quelques
vestiges épars, compréhensibles seulement par
les spécialistes de l'espace océanien.
Douze mille ans avant l'ère chrétienne (
-12000 ), un gigantesque continent se serait englouti dans
les profondeurs du Pacifique : c'est sur cette terre que
prospérait l'empire de Mu dont les habitants,
essaimant vers la Birmanie, l'Inde, le Mexique, la
Mésopotamie et l'Egypte, devaient ensuite jeter les
fondements de toutes les grandes civilisations historiques,
1'Atlantide ne jouant qu'un rôle de relais dans cette
gigantesque aventure. Quels sont les éléments
ou les informations qui permettent à certains savants
de considérer aujourd'hui l'existence de Mu comme une
probabilité quil est impossible
d'écarter a priori? Peut-on espérer que de
nouvelles découvertes vont venir confirmer les
fantastiques intuitions de James Churchward et de Louis
Claude Vincent, les deux pionniers de l'histoire muenne?
Comment expliquer la disparition catastrophique de ce monde
fabuleux qui fut sans doute, de nombreux faits permettent de
laffirmer, la terre où se constituèrent
les plus hautes traditions spirituelles de
l'humanité?
De nombreux vestiges restent encore à mettre au jour
et l'archéologie des îles océaniennes
n'en est qu'à ses balbutiements ; certains textes
précolombiens ou indiens doivent être
complètement réinterprétés pour
faire avancer davantage notre connaissance de Mu, mais il
est d'ores et déjà possible d'établir
une synthèse de tous les faits qui montrent à
l'évidence que cette terre paradisiaque, vouée
au culte du dieu Soleil, eut une existence historique bien
réelle, dont le souvenir s'est conservé dans
de nombreux documents et dont les archéologues
commencent a redécouvrir les vestiges.
A défaut d'un continent dont l'existence pouvait
être vérifiée quelque part dans les
latitudes moyennes de l'hémisphère Sud,
certains esprits imaginèrent alors qu'il avait
été englouti à la suite d'une
catastrophe naturelle. Dès 1778, un compagnon de
Cook, le théologien Johann Reinhold Forster,
affirmait dans ses Observations que les îles hautes de
la Polynésie sont les restes d'un continent
submergé, qui anciennement aurait communiqué
avec 1'Asie et en aurait alors tiré sa population; ce
continent aurait disparu en s'affaissant.
Dans son Mémoire sur les îles du Grand
Océan de 1834, Dumont d'Urville suppose qu'un
continent ou une grande île comme1'Australie dut jadis
occuper une partie de l'Océanie habitée par un
peuple dont les tribus polynésiennes ne sont que des
débris échappés à quelque grande
convulsion du globe . A partir de la seconde
moitié du XIXè siècle, de nombreux
auteurs évoquent l'Océanide, soeur lointaine
de l'Atlantide de Platon, engloutie comme elle sous les eaux
marines. Cette hypothèse est cependant loin de faire
l'unanimité et de nombreux savants, notamment des
géologues, affirment qu'il n'existe aucune preuve
permettant d'imaginer un tel cataclysme. En 1934, l'un des
compagnons d'Alfred Métraux, lors d'une
expédition à l'île de Pâques, peut
écrire que rien ne permet d'avancer que
l'île de Pâques ait été jadis
beaucoup plus grande qu'elle n'est aujourd'hui, ou qu'un
archipel situé dans ses environs ait disparu.
L'hypothèse d'un continent Pacifique, d'une
Lémurie, soeur de l'Atlantide, doit être
définitivement écartée ...
Cette vue des choses est peut-être excessive et
certains géophysiciens sont aujourdhui plus
nuancés. Le Pacifique a connu, c'est incontestable,
d'importants bouleversements géologiques : la
ceinture de feu qui l'entoure en demeure le
témoignage le plus évident. Mais ceux-ci
remontent à l'ère tertiaire, à
plusieurs dizaines de millions d'années,
c'est-à-dire à des époques beaucoup
trop reculées pour avoir connu la présence
humaine.
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