Le disque est un objet si
spectaculaire que certains archéologues ont pu
supposer qu'il aurait été fabriqué par
un faussaire. Une étude microscopique de sa patine
révèle qu'il est incontestablement
extrêmement ancien : la taille des cristaux
d'oxydation est proportionnelle à la lenteur de leur
formation, et ceux du disque seraient beaucoup trop
importants pour être d'origine artificielle. La
fabrication du disque dans la région de sa
découverte est confirmée par une étude
isotopique du plomb radioactif contenu dans le cuivre du
disque.
En effet chaque gisement a une signature isotopique
particulière. Le cuivre provient des gisements alpins
exploités à l'âge du bronze en Autriche.
D'autres objets, des bracelets et des épées de
bronze, ont été exhumées par les
découvreurs au même endroit que le disque, une
étude comparative avec d'autres épées
de l'âge du bronze semblables et datées
précisément grâce au carbone 14, permet
de dater approximativement le disque vers l'an 1600 av.
J.-C.
L'image veillerait probablement à perpétuer
les enseignements sur l'astronomie. C'était une sorte
d'aide-mémoire. La tradition orale se devait de
maintenir les connaissances sur la nature et les saisons.
Cette connaissance était essentielle pour les
semailles : les Pléiades en effet, accompagnent la
nouvelle lune au-dessus de l'horizon tous les 10 mars
(=semailles) et ceci se reproduisait les soirs de pleine
lune des 17 octobre (=fin des moissons ?).
Selon l'astronome Rahlf Hansen du planétarium de
Hambourg, les diverses tailles des croissants de la lune
permettent de corriger la longueur de l'année :
lorsque le croissant de la nouvelle lune apparaissait
près de l'amas des Pléiades seulement au 3e
jour du mois de printemps par lequel l'année
commençait (32 jours après le début de
l'année et plus épais que les années
normales), on devait compter cette année-là un
mois de 29,5 jours, ce qui permettait de faire correspondre
l'année solaire de 365 jours avec l'année
lunaire de 354 jours. Le chiffre 32 est
représenté par le nombre d'étoiles sur
le disque.
Le nombre 32 aurait une signification supplémentaire
: 32 années solaires correspondent à 33
années lunaires. Si le disque plein en or
représente le soleil, les 32 « étoiles
» seraient des soleils en miniature, 33 au total si
l'on y rajoute le disque plein, ce qui correspondrait au
cycle de 33 années lunaires. L'interprétation
précédente du Dr Schlosser selon laquelle le
disque plein en or représenterait la pleine lune
reste valable : il représente le soleil et la
lune.
Les sciences et la religion étant probablement
indissociées à cette époque, le disque
serait en quelque sorte une encyclopédie astronomique
recueillant plusieurs des savoirs de l'âge du Bronze
propres à cette région de l'Europe. Les
astronomes de cette époque auraient donc eu des
connaissances astronomiques plus avancées que ce que
l'on croyait jusqu'à maintenant, la première
description de cette règle étant
décrite sur un texte babylonien (le Mul Apin) datant
du VIe siècle av. J.-C. ou VIIe siècle av.
J.-C..
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