ORIGINES ET PRE-HISTOIRE DES INCAS
D'après la légende un couple originel, Manco Capac et Mama Ocllo, seraient sortis des eaux du lac Titicaca

Tous ceux qui s'intéressent aux civilisations précolombiennes se trouvent confrontés à une difficulté majeure: l'absence d'écriture. Pour essayer de reconstituer l'histoire il faut donc faire appel à l'archéologie, aux légendes et aux récits recueillis par les conquistadores. Cette imprécision des sources donne lieu à des explications et des chronologies différentes suivant les auteurs.




D'après la légende un couple originel, Manco Capac et Mama Ocllo, seraient sortis des eaux du lac Titicaca accompagnés de trois autres couples constitués par leurs frères et sœurs: Ayar Cachi et Mama Cora, Ayar Auca et Mama Huaco, et Ayar Uchu et Mama Rahua. Ces quatre couples partent en direction du Nord. Après avoir traversé une zone semi-désertique de l'Altiplano ils arrivent dans des vallées verdoyantes. Après un séjour dans une grotte à Pacarectampu les Ayars reprennent leur odyssée sous la conduite de Manco Capac muni d'un bâton en or qui permettra de trouver le nombril du monde, la terre promise. Plusieurs années plus tard ils arrivent sur le Huacaypata, c'est là que le bâton magique s'enfonce dans le sol, désignant ainsi la fin du voyage.

Derrière cette légende on peut retrouver une possible origine historique des Incas. Au début du 11ème A la fin de l'Empire Tiahuanaco situé près du lac Titicaca, probablement causée par une grande sécheresse, les populations partent à la recherche de terres plus hospitalières, non affectées par ce désastre climatique. Un groupe serait arrivé dans la vallée de Cuzco, en se mêlant aux populations déjà installées il donnera plus tard naissance à ce peuple qui prendra pour nom: les Incas.


FORMATION ET DEVELOPPEMENT DE L'EMPIRE INCA

Lorsque les premiers Incas arrivent dans la région de Cuzco, celle-ci est déjà occupée par différents groupes: les Ayamarca, les Hualla, les Quechuar, les Quispicanchi, les Allkawisa, les Sawasiray... De tous ces groupes ethniques le plus important était les Ayarmaca installés à Acamana qui deviendra plus tard Cuzco. Ce groupe fut en lutte permanente avec les Incas jusqu'à leur défaite définitive au début de la constitution de l'Empire Inca. Tous ces groupes, qui se sont formés après la disparition de l'Empire Huari, occupent de petits territoires séparés les uns des autres par de courtes distances. Les conflits engendrés par le désir de domination ne sont en fait que de brèves escarmouches.


Les Incas constituent avec les Sawasiray, les Maras et les Allkawisa une confédération dans laquelle ils jouent un rôle mineur. Cette confédération était divisée en deux moitiés: Hanan la moitié du Haut et Hurin celle du bas constituée essentiellement par les Incas qui occupaient la fonction militaire. Sous Sinchi Roka les Incas utilisent cette fonction militaire pour lancer des raids contre les villages environnements et ainsi renforcer leur position au sein de la confédération, qui deviendra dominante sous Inka Roka. Vers 1400 Wirakocha Inka affirme la supériorité inca et envahit de nombreux territoires voisins. Cette prise de pouvoir marque le véritable début de l'état Inca. Pour marquer leur victoire les Incas transportent la statue de Manco Capac dans le haut de la ville et imposent à l'ensemble de leurs alliés le culte du Soleil qui deviendra l'élément fédérateur du futur empire.

Ce nouvel état est une puissante qui compte dans le sud andin, mais son influence reste limitée puisque les limites de cette entité se situent à une quarantaine de kilomètres de Cuzco.

Face au jeune état inca il n'y a plus, dans les Andes Centrales, qu'une ethnie capable de le dominer, ce sont les Chanka. Cette ethnie alliée à d'autres forment une vaste confédération dont l'influence s'étend à un important territoire.

En 1438 les Chanka envahissent une partie des terres inca. Wirakocha juge que la résistance est inutile, il abandonne sa capitale pour se réfugier dans la forteresse de Calca. Mais un de ses fils, Pachacutec, décide de résister. Malgré un rapport de force défavorable aux Incas les Chanka sont battus. Pachacutec dépose son père, puis, secondé par son frère Kapa Yupanki, occupe la plupart des possessions Chanka. A partir de cette date les deux frères partent à la conquête de tous les territoires environnants et bien au-delà. Pachacutec domine les Kolla et les Lupaka du lac Titicaca. Kapa Yupanki se lance dans une folle entreprise d'annexion qui le mène jusqu'à Cajamarca à 1000 km de la capitale. Pachacutec effrayé par l'importance que prend son frère le fait assassiner.


Le souverain confit à un autre de ses frères, Tupa Yupanki, la consolidation des territoires conquis et la poursuite de l'extension en direction du Nord. Tupa Yupanki, après avoir soumis toutes les populations autour de Cajamarca, s'engage en direction de la côte pour affronter les Chimu. La prise de Chan Chan, capitale des Chimu, est très rapide car les Incas ont réussi à contrôler l'alimentation en eau de cet état entièrement dépendant de l'irrigation.

Tupa Yupanqui continue son entreprise en direction de Quito. Après cette dernière conquête il retourne à Cuzco avec un impressionnant butin de guerre, et surtout fort de ce qu'il a appris des Chimu dont la civilisation était infiniment plus raffinée que celle des frustres Incas.
Au cours de toutes ces années Pachacutec est resté à Cuzco qu'il a entièrement remodelé. C'est lui, aussi, qui a mis en place la formidable organisation administrative de l'empire. Mais face à la gloire de son frère il doit céder le pouvoir à celui-ci.

Devenu empereur Tupa Yupanqui continue l'extension du territoire inca en annexant les états de la côte sud ainsi qu'une partie des contreforts amazoniens. En 1480 une partie de son armée parachève l'extension de l'empire en se rendant maître du sud de la Bolivie et du nord du Chili et de l'Argentine. Il finira assassiné en 1493. Ses successeurs se contenteront de soumettre les Cañaris d'Equateur avant d'être balayés par l'arrivée des Conquistadores.

En 1528 l'empereur Hayna Capac meurt à Tumipampa (Equateur), nouveau siège du pouvoir impérial. Parmi sa nombreuse descendance deux de ses fils sont susceptibles de lui succéder: Atahualpa qui l'a accompagné dans le Nord de l'empire, et Huascar son demi-frère resté à Cuzco. La noblesse cuzquénienne profite de l'incertitude de cette succession pour pousser en avant Huascar et ramener le pouvoir dans la ville matrice de l'empire. Atahualpa n'éprouve aucune envie de retourner à Cuzco, même si cela doit lui coûter le trône. C'est donc Huascar qui est intronisé.

Mais la lignée de Pachacutec à laquelle appartient Atahualpa pousse celui-ci à tenter de reprendre le pouvoir. C'est donc une lutte fratricide qui s'engage. Finalement Huascar est tué au combat. Le pouvoir revient donc à Atahualpa. Mais alors que celui-ci monte sur le trône d'étranges hommes barbus qui avaient reconnu depuis les côtes nord depuis 1524 débarquent en avril 1532 à Tumbes. Francisco Pizarro à la tête de 180 aventuriers part à la conquête du plus vaste empire du continent.

Parmi tous les peuples conquis par les Incas nombreux sont ceux qui n'apprécient pas le joug de leur nouveau maître, aussi n'hésitent-ils pas à s'allier aux nouveaux arrivants. C'est donc à la tête d'une véritable armée que Pizarro arrive à Cajamarca où se trouve Atahualpa. Celui-ci tellement sûr de sa supériorité ne se méfie pas et accepte de rencontrer le chef espagnol. Pizarro sans aucun scrupule le fait arrêter, et malgré le versement d'une importante rançon en métaux précieux le fait exécuter.

Avec la mort d'Atahualpa, dans un système aussi hiérarchisé, c'est tout le pays qui devient orphelin et s'effondre. La route de la conquête est ouverte, les conquistadores partent en direction de Cuzco, dont ils se rendront maître après de durs combats. Le temps des Incas est terminé, et les Espagnols avides de richesses et imbus de leur supériorité feront tout pour faire disparaître toute trace de ce vaste empire.

La population ravagée par les maladies arrivées d'Europe et les mauvais traitements ne pourra jamais, jusqu'à aujourd'hui, retrouver sa splendeur et surtout sa dignité.


ORIGINES DES CIVILISATIONS PRE-INCAS

Une civilisation vieille de 20000 ans ou plus


De nombreuses hypothèses ont été émises quant à l'arrivée des premiers hommes sur le continent américain. Tous les spécialistes sont d'accord pour affirmer que les ancêtres des hommes que découvrit Christophe Colomb en 1492 arrivèrent d'Asie par le détroit de Béring. Toutefois des découvertes récentes laissent penser qu'un autre peuplement aurait pu arriver d'Europe, mais ce groupe n'aurait plus de descendants à l'heure actuelle.

La date d'arrivée fait encore problème. Les plus anciens restes humains trouvés au Pérou et aux Etats-Unis ont un peu moins de 15000 ans. Mais des traces d'occupation humaine, principalement en Amérique du Sud, font remonter cette occupation à une date beaucoup plus ancienne.




Des peintures pariétales en Argentine et au Brésil auraient plus de 20000 ans, des indices de séjour dans la région de Santarem en Amazonie brésilienne avoisineraient les 40000 ans. L'homme serait donc peut-être présent en Amérique depuis 50000 ans, voir davantage.

Pendant longtemps on a pensé que les premiers arrivants après avoir posé le pied en Alaska aurait petit à petit migré vers le sud pour atteindre la Terre de Feu plusieurs milliers d'années plus tard. Mais toutes les découvertes récentes mettent en évidence une occupation plus ancienne au sud du continent, contredisant ainsi cette hypothèse. D'autres spécialistes sont aussi arrivés à prouver que l'homme sait naviguer en mer depuis plus de 100000 ans.

Contrairement à ce qui était admis, il se pourrait que les premiers découvreurs asiatiques étaient aussi des navigateurs. Ils auraient pu ainsi naviguer le long de la côte pacifique du continent et arriver jusqu'à son extrémité méridionale en seulement quelques années, ce qui expliquerait l'antériorité de la présence humaine au sud de l'équateur .


LA PREHISTOIRE PERUVIENNE

Il y a plus de 14000 ans des petits groupes de chasseurs et cueilleurs parcouraient la côte centrale du Pérou. Pour tout témoignage nous ne disposons que de grattoirs et de burins (cultures Red Zone et Oquendo), ainsi que quelques bifaces obtenus par percussion (culture Chivateros).

A la fin de la période glaciaire la Côte entre dans un processus de désertification. Les groupes humains se fixent alors à l'embouchure des rivières qui descendent des Andes. Les changements de climat ayant entraîné la disparition de la plus grande partie du gibier ces populations commencent à exploiter les ressources de l'Océan Pacifique, principalement les coquillages. Cette époque est aussi témoin des premiers essais agricoles. Vers 3500 avant JC les habitants de Chilca et Paracas produisent des calebasses, des haricots et du coton. Les populations andines récoltent l'amarante, le piment, la quinoa les courges, elles ont domestiqué le lama et le cobaye. 2500 ans avant JC la culture du maïs s'est répandue à travers tout le territoire.

Le développement de l'agriculture permet la sédentarisation et la concentration de populations, qui 2000 avant JC dominent la céramique et construisent leurs premiers monuments (Kotosh, La Florida, Rio Seco). L'amélioration de l'alimentation favorise les regroupements humains et l'éclosion de centres de civilisations beaucoup plus élaborés. Le premier grand foyer culturel à imposer son rayonnement sera celui de Chavin dans les Andes septentrionales.


LA CIVILISATION CHAVIN

900 avant JC - 200 avant JC

A partir de 1300 av. J-C, se développe au coeur des Andes, un centre religieux autour du Dieu Puma : homme-félin aux canines impressionnantes. Il s'agit de Chavin de Huantar. On y pratique le culte du félin, du rapace et du reptile de même qu'aux Dieux-aux-bâtons. Les édifices religieux se construisent. Le temple prend la forme d'un U et est imposant.

De 800 à 500 av. J-C, son influence s'étend à ses voisins et se marquera dans les productions artistiques. L'expansion de la culture chavin entraînera aussi des progrès techniques dans les domaines du textile et de la métallurgie.

La technique du tissage est bien acquise. L'étoffe est fine et raffinée. Un artisanat du bronze se crée. On invente la soudure, la technique du repoussé et l'alliage or-argent. Il commerce l'obsidienne, la laine des camélidés, les plumes d'oiseaux tropicaux, etc. Leur poterie est l'une des plus belles du Pérou précolombien.

Il est à noter que l'art Chavin ressemble beaucoup à celui des Olmèques (amérique centrale).


Le village perdu de Chavin de Huantar, niché dans une haute vallée des Andes du Nord-Pérou, fut un grand centre religieux. Son influence s'étendit sur un vaste territoire, des Andes du Nord jusqu'à la côte centrale du Pacifique. Vers 400 à 300 av. J-C, le temple chavin est détruit. On ne connait pas les raisons et les circonstances de cette destruction.




Vestiges de Chavin de Huantar

A l'époque des Incas, le sanctuaire de Chavin était déjà en ruines et presque abandonné. Le chemin de l'Inca passait loin de Chavin qui se trouvait dans une région isolée et quasiment inaccessible. L'un des premiers chroniqueurs de la conquâte espagnole, Le chroniqueur Vasquez de Espinoza, qui se rendit sur les lieux en 1616, écrivit : "Tout près du village de Chavin, se trouve un grand bâtiment en pierre taillée, d'une hauteur remarquable. C'était l'un des plus célèbres sanctuaires païens - comme le sont pour nous Rome et Jérusalem - où les indiens venaient offrir leurs sacrifices, car l'esprit du lieu disait l'oracle, et c'est pourquoi ils venaient des quatre coins du royaume...".

Aujourd'hui, les archéologues s'efforcent de décrypter ces énigmatiques symboles gravés dans la pierre


LA CIVILISATION DES PARACAS

400 avant JC - 1 après JC

A 260 km au Sud de Lima, non loin du port de Pisco, la presqu'île de Paracas, aujourd'hui classée réserve naturelle, fut habitée à partir de 3000 ans avant J.-C. et, grâce à la sécheresse du climat, a merveilleusement conservé les corps et les objets qui furent enfouis dans son sol. C'est à Julio C. Des fouilles en 1925, aboutirent à la découverte d'un grand nombre de chambres funéraires souterraines, creusées de main d'homme, parmi lesquelles une extraordinaire nécropole enclose d'un mur, qui contenait un ensemble de 429 fardos funéraires. Chacune de ces momies était "emballée" dans des ballots de coton recouverts de pièces de tissu aux motifs et aux couleurs d'une grande richesse. La plupart des crânes des momies révèlent l'existence de déformations (aplatissement artificiel des crânes) et de trépanations extensives et quelquefois répétées. On ignore les raisons de cette dernière coutume. Certains y voient la conséquence des blessures faites par les massues de pierre; cette explication n'a pas été retenue, car on trouve en de nombreuses régions ce type de massue, alors que la trépanation y est inconnue ou très rarement pratiquée. Il est probable qu'il s'agit d'une pratique qui avait une signification religieuse. Quelle qu'en ait été la raison, les patients survivaient à l'opération ou aux opérations.


Pendant la première moitié du IIIe millénaire, les habitants de Paracas enterrèrent leurs morts en position fléchie, vêtus de nattes, de filets et de peaux, en déposant à leurs côtés des flèches en bois dur, des bâtons, des colliers de perles, des petites bourses en corde. Ils ne connaissaient ni la céramique, ni le coton et se servaient de roseaux, de fibres de cactus et de liane pour se vêtir; la laine filée n'était pas utilisée pour les vêtements. Cette population, qui est classée parmi les "Premiers agriculteurs" est connue sous le nom d'Homme de Cabeza Larga.

Avec l'influence de la civilisation de Chavin, apparaissent la poterie et le maïs. A une date légèrement antérieure à la fin de Chavin , vers 650 avant J.-C., commence à se développer, sur la côte centrale et dans les vallées côtières, une culture dite de Paracas, dont le foyer principal n'est pas connu. Selon les archéologues qui l'étudièrent, elle peut être divisée en quatre périodes principales : Paracas-Ocucaje, dit encore Ocucaje-Ica ou Paracas Inital (800-500 avant J.-C.), Paracas-Cavernas (500 à 300 avant J.-C.), lesquelles appartiennent à la Période Formative, ensuite Paracas-Necropolis (300-200 avant J.-C.) et enfin Proto-Nazca (100 avant J.-C. jusqu'à environ 200 après J.-C.). Après quoi elle prend le nom de culture de Nazca , et ce jusqu'en 900 de notre ère, date de l'intrusion, sur la côte, de la culture andine de Tiahuanaco-Huari .


LA CIVILISATION DES MOCHICAS

1 après JC - 600 après JC

Vers 100 ap. J-C, la civilisation des Mochicas prend naissance au nord du Pérou. On y trouve encore aujourd'hui, près de Trujillo, à Moche, des traces importantes comme par exemple les pyramides du Soleil et de la Lune. L'huaca del sol est une pyramide faite de plus de 50 millions de briques en adobe, haute de 20 mètres, et dédiée au soleil. La pyramide dédiée à la lune se trouve à quelques mètres. On pratique le culte des astres, du puma et du condor.

De cette capitale, qui sera le centre de la confédération Mochica, ils vont coloniser le désert de la côte sur plus de 400 km. Les soldats attaquent donc souvent les voisins. Ils sont protégés par des boucliers et des casques ; ils sont armés de haches en cuivre, de couteaux et de massues. L'organisation hiérarchique est une caractéristique de cette société. La classe des guerriers est la classe dominante. Dans les tombes des nobles et du clergé, on a retrouvé diverses parures funéraires : colliers, pectoraux , diadèmes, disques en or fixés aux oreilles,... Le cadavre était également entouré d'offrandes. Par l'entremise d'un jonc, la tombe était reliée à l'extérieur ce qui permettait à l'âme de s'évader .


C'est leur organisation qui permirent le développement de l'urbanisme et la naissance de nombreuses cités an adobe ( boue séchée + paille ). Ils créèrent des canaux d'irrigation, des aqueducs afin de mener, à travers le désert de la côte, l'eau provenant de la Cordillère des Andes. Ce système d'irrigation pouvait relier plusieurs vallées entre elles. Certains canaux sont encore utilisés aujourd'hui. Cela permit le développement des cultures de maïs, d'haricot, de courge, d'arachide, de piment,... En plus de l'agriculture, ils chassaient, pêchaient et pratiquaient la cueillette. Ils maîtrisaient les techniques de la métallurgie et inventent même un procédé de placage pour dorer les cuivres. Il développe le commerce ( turquoises d'Argentine, Lapis-lazuli du Chili, coquillages d'Equateur, ... ) et l'art de la céramique qui est d'une grande qualité ( vases-portraits, représentations de sacrifices rituels, de thèmes érotiques,... ).

Suite à des pluies torrentielles qui abîmèrent les infrastructures agricoles et détruisirent les cultures, la famine s'installa. En outre, la civilisation des Mochicas subit l'expansion de la civilisation Huari-Tihuanaco si bien qu'en 600/700 ap. J-C, cette civilisation s'éteint.


LA CIVILISATION DES CHACHAPOYAS

400 après JC - 1440 après JC

La spectaculaire Forteresse de Kuélap, leg des puissants chachapoya et dont la caractéristique principale est sa strcture dont les couloirs étroits compliquaient l'entrée des ennemis.

A Laguna de las Momias, un endroit, on a retrouvé plus de 280 momies vieilles d'au moins 500 ans. C'est la première fois qu'il sera possible d'étudier un groupe de Chachapoyas ayant vécu avant l'invasion des Incas. ; et dans les hauteurs des montagnes on trouve les Sarcophages de Karajía, immenses constructions de boue de 2 m de haut.

Dans les alentours de la ville et dans les provinces proches, on trouve des monuments archéologiques de grande valeur qui furent construits par les Sachapuyo (ou chachapoyas), un peuple qui édifia d'imposantes citadelles au sommet des montagnes pour profiter au maximum des terres cultivables. A Kuelap, construite sur le sommet de la montagne il y a encore beaucoup à découvrir et à enquêter; de nos jours, cette ville, comme presque tous les coins de Chachapoyas, est énigmatique et mystérieuse.


Momies funéraires "perchées" dans la falaise.


La culture des Chachapoyas était déjà florissante au début de notre ère : ils auraient eu de merveilleux artistes en textile et en orfèvrerie, aussi adroits que ceux de l'empire Chimú. Mais surtout, ils édifièrent l'une des plus formidables forteresse du Pérou précolombien, dont les ruines grandioses subsistent encore : celles de Kuelap dans le bassin supérieur du Rio Marañon, ainsi que des sépultures tout à fait originales, présentant des momies recouvertes d'argile placées dans des niches , soit naturelles, soit creusées dans de hautes falaises dominant les vallées. Ces curieux monuments funéraires, connus sous le nom de "Purumachus" furent signalés pour la première fois par le suisse Adolphe Bandelier, en 1893. Les sites les plus connus en sont Lamud et Chipuric au Nord-est de l'actuelle ville de Chachapoyas.


LA CIVILISATION DES TIWANAKU

200 après JC - 800 après JC

L'histoire des Tiwanaku (Tiahuanaco) commence par de modestes débuts : à partir de 1500 avant notre ère environ, il se forme peu à peu un petit village de maisons rectangulaires, dont les habitants savent fondre le cuivre, laminer l'or et fabriquer des poteries aux dessins rouges sur fond ocre. Le haut degré technique de la céramique est sans doute dû à des emprunts à d'autres civilisations de l'Altiplano, probablement les Pucaras et Paracas du Pérou.

De 500 av. J.-C. à 350 après J.-C. Tiwanaku devient ville, peut-être un centre religieux comme certains archéologues l'ont soutenu. Parallèlement, diverses modifications importantes au lieu : apparition progressive d'un appareil politique puissant et organisation pyramidale de la société, avec à son sommet la classe politique des nobles et des religieux.

De grands travaux sont financés et de cette époque date la construction du temple de Kalasasaya, de Puma Punku et de la pyramide d'Akapana. La recherche de nouvelles ressources réveille les sentiments expansionnistes de Tiwanaku ou qui conquiert dès cette époque le territoire de ses voisins Chiripas.


La période allant de 350 à 750 après J.-C. est celle des conquêtes militaires, et celle du perfectionnement de l'art qui s'exprime sous toutes ses formes et atteint son apogée. La sculpture, avec les fameux monolithes Ponce et d'El Fraile, et la céramique décorée d'animaux tels que le condor ou le puma en sont de précieux témoignages. Les techniques du tissage et de l'orfèvrerie s'améliorent également. La période allant de 750 à 1100 de notre ère, est celle de L'expansion. La société est maintenant séparée en trois classes : aristocratie, artisans, paysans.

La ville de Tiwanaku couvre plus de 400 hectares. Au centre se trouvent les temples et les palais, à la périphérie les habitations partagées par de larges rues. Seuls les monuments importants sont construits en pierre, le matériau usuel restant le torchis. La ville est planifiée, suit une orientation astronomique précise et comporte même des canaux d'écoulement. En effet, on sait aujourd'hui que les savants de Tiwanaku connaissaient le mouvement des astres grâce aux "Torno", pierre sur laquelle ils faisaient des observations astrologiques. A cette époque Tiwanaku pénètre largement les régions voisines. Ils rencontrent d'autres cultures de haut niveau, et se forme un métissage varié.

La religion des conquérants dut également se propager rapidement, et l'on pense qu'elle est responsable du développement de la culture du maïs dans toute cette zone. Le maïs était en effet cultivé à des fins religieuses, tandis que l'alimentation quotidienne était surtout à base de pomme de terre, quinoa et de tubercules. Le territoire total de Tiwanaku à la fin de cette période est d'environ 600 000 kilomètres carrés, avec une population de 3 millions et demi habitants. La langue que l'on parle est l'Aymara. C'est vers le 12e siècle de notre ère que l'empire s'écroule soudainement, la capitale est abandonnée. L'empire déchu ce fractionne en petites seigneuries. Les Pacahajes, au sud du lac Titicaca, construisent les fameuses " chullpas ", maison-tombeau de pierre où l'on enterre les morts momifiés.

Les Lupacas construisent quelques forteresses en pierre, telle celle de Tiquina, Inca Chiquipa. Ces petites seigneuries sont en luttes presque continuelles, elles ont gardé la même organisation sociale et politique que leurs ancêtres de Tiwanaku. La cellule de base est l'ayllu, formée des familles se réclamant d'un ancêtre commun. La religion, héritée de Tiwanaku vénère les astres, les montagnes, les lacs et les fleuves. Les arts et techniques sont ceux mis au point par l'empire de Tiwanaku. On utilise en particulier les plantes médicinales, et surtout la coca, pour soigner de nombreuses maladies, et l'on pratique déjà des trépanations crâniennes. La culture décline cependant peu à peu tandis que les seigneuries rivales s'épuisent dans des combats stériles et violents.


LA CIVILISATION DES NAZCAS

1 après JC - 800 après JC

Vers 200 ap J-C, on voit apparaître diverses cultures dans les vallées de la côte: Pisco, Ica, Nazca et Acari. De 400 à 900 ap J-C, à la suite du déclin de la civilisation Chavin et en même temps que la culture Mochica, se développent au sud des cultures régionales. Parmi elles, sur la côte sud, on trouve les cultures Nazca et Paracas. La culture Paracas était influencée au départ par la culture Chavin mais cette influence déclina progressivement. Les conditions climatiques sont les mêmes qu'au nord d'où la nécessité de lutter contre le manque d'eau par des travaux hydrauliques de grande envergure.
Les villages Nazcas se sont installés le long des cours d'eau dans les vallées fertiles. D'une vallée à l'autre, c'est le désert. Le plus important est Cahuachi, situé à 6 km au sud de l'actuel Nazca, et qui semble avoir été la capitale.

La religion Nazca a des représentations abstraites et symboliques, fortement influencées par la culture Chavin et elle est bien plus complexe que celle des Mochicas. Un dieu redoutable qui prend la forme d'un poisson, d'un oiseau ou d'un félin est la figure qui domine de loin les autres représentations. Il porte des têtes humaines comme trophées.


Tisserands et potiers héritèrent des thèmes de la culture Paracas. On retrouve des motifs tels que les oiseaux, les poissons, les insectes, les mammifères, des têtes-trophées, des Dieux et enfin des motifs beaucoup plus abstraits ( traits aux contours noirs et aux couleurs vives). La céramique est fine et on lui trouve de nombreuses couleurs ( près de 16 différentes). Les tisserands utilisent le coton , la laine de lama et de vigogne. Certaines étoffes mêlent des cheveux humains à des fibres végétales, d'autres associent le coton et les plumes de la forêt tropicale. Les Nazcas sont coiffés d'un turban dont la forme et la couleur expriment la classe sociale.

Il nous reste à parler des géoglyphes qui sont de gigantesques dessins tracés sur le sol aride de la Pampa et qui ne sont visibles que du ciel. Ces figures sont obtenues en enlevant la couche superficielle du sol riche en oxyde de fer et découvrant un sable jaunâtre. Il s'agit d'un vaste réseau de lignes droites qui s'entrecroisent ou de représentations d'animaux : oiseaux , baleines, singe , araignée, etc. Il existe de nombreuses théories quant à leur signification.


LES CIVILISATIONS HUARI - TIAHUANACO

200 après JC - 600 après JC Les premiers empires

Au Vième siècle ap J-C, c'est la décadence des civilisations de la côte (Moche et Nazca), alors qu'au sud de la Sierra, près du lac Titicaca (à 4000 m d'altitude) , en Bolivie actuelle, on voit l'émergence de la culture Tiahuanaco. On peut voir à La Paz , dans un jardin, des traces importées de cette civilisation: temple carré à moitié creusé dans le sol où l'on peut voir des monolithes anthropomorphes et des têtes-clous enfoncés dans les murs.

Le Condor et le Puma sont des animaux sacrés. L'architecture des temples utilise de grands blocs en pierre liés entre eux par des tenons en cuivre.

La porte du soleil est un monument célèbre de cette culture. La céramique décorée par les thèmes du puma, du condor, des têtes humaines réduites, des guerriers, etc.

Les couleurs utilisées sont le noir et le blanc sur fond rouge. Au sud de la Sierra, la culture Huari, héritière dans certains domaines de Tiahuanaco prend son envol et sera influente dans les domaines de l'art et de l'architecture entre 600 et 1000 ap J-C


Près de la ville actuelle d'Ayacucho, se trouvait Huari, la capitale de l'empire qui était une ville importante. L'influence de Tiahuanaco dans les domaines architectural et artistique est flagrante d'où le nom de Huari-Tihuanaco pour les désigner. En réalité, cette civilisation naquit en 200 av J-C et se développa sur plus de 1000 ans.



Cette culture connaîtra de nombreuses évolutions: le plan des villes forme un quadrillage et elles s'entourent de mur, les motifs sur les tissus et les teintures des étoffes évoluent grâce à de nouvelles inventions, ils créent un système de prévoyance (garantie pour l'avenir) et de comptabilité qui influenceront les incas, ils développent l'agriculture intensive puisqu'elle nourrit plusieurs dizaines de milliers de personnes, ils créent des canaux qui tirent l'eau des lacs. La terre extraite des canaux sert à l'agriculture. L'eau des canaux fait office d'antigel la nuit en rejetant la chaleur accumulée le jour.

En 1000 ap J-C, la culture Huari s'effondre , on ignore pourquoi. Au nord, émerge la culture Lambayeque dont la capitale est Batan Grande (50 km de Chiclayo). Suite à des inondations, la capitale est abandonnée au profit de Tucume, célèbre pour ses pyramides en adobe. Cette culture sera victime de l'expansion des Chimus.


LA CIVILISATION DES LAMBAYEQUES

800 après JC - 1100 après JC

On appelle culture Lambayeque (ou encore Sican ou Sipan) une expression culturelle du Nord-Pérou, florissante entre 800 et 1100 après J.-C. et dont le siège principal se trouvait dans la vallée de Lambayeque (la ville actuelle se trouve à 10 km au Nord de Chiclayo). L'une de ses grandes caractéristiques est d'avoir produit la plus grande partie, mais aussi la plus magnifique orfèvrerie de l'ancien Pérou.

La culture de Lambayeque, qui occupe sur la côte Nord la période comprise entre la fin de la culture Mochica et la splendeur de l'empire Chimú (10e-13e siècles), est historiquement liée à la phase d'expansion Tiahuanaco-Huari dont elle paraît être un développement sui generis , avec des ingrédients regionaux issus des cultures Virù, Moche et Recuay.

Au milieu du 13e siècle, la vallée de Lambayeque est conquise par les souverains de Chan Chàn, la capitale du royaume Chimù, avant d'être à son tour annexée à l'empire Inca au 15e siècle.


LA CIVILISATION CHIMU

1200 après JC - 1460 après JC

Le mythe de création de l'empire se réfère à la venue d'un chef par la mer. Il serait arrivé en radeau de terres inconnues, accompagnés de ses femmes, de ses guerriers et de ses domestiques. L'effondrement du royaume Huari va permettre à d'anciennes civilisations de reprendre pied et à de nouvelles d'émerger. Parmi elles, au nord, sur la côte, se développe le plus puissant de ces royaumes : la civilisation Chimu. Cette culture a un sens aigu de la gestion et de la planification. Ces éléments seront à la base du développement et de l'expansion du royaume. La gestion stricte de l'eau permettra via la réutilisation et l'amélioration du système de canaux Mochicas, le développement de l'agriculture intensive ( production double à celle d'aujourd'hui ).

Les anciennes villes Huari s'épanouissent à nouveau et d'autres naissent. Une de ces cités est Chan-Chan (Soleil-Soleil) la capitale qui s'étendra, à son apogée, sur près de 20 km2 et comptera plus de 30000 habitants. Elle est situé près de l'ancienne capitale des Mochicas. Les plus anciens édifices remontent au VIIième siècle. Les demeures de la ville sont réparties en 10 groupes.On a donc découvert dans la ville près de 10 enceintes rectangulaires.


Il existe plusieurs hypothèses à ce propos: chaque monarque aurait construit son palais à côté de ceux de ses prédécesseurs sans les altérer, il y aurait donc eu 10 monarques, une autre théorie avance que cela permettait de séparer les habitants suivant leur fonction et d'ainsi mieux les contrôler , enfin, la dernière suppose que chaque enceinte regroupe un clan.

Les murs de la ville sont épais , faits de briques en adobe. Chaque partie à son palais, ses temples, ses réservoir, ses cimetières , ses habitations,... Les bâtiments importants sont décorés de frises aux thèmes classiques que sont les oiseaux, les poissons, les êtres mythologiques, etc. On trouve dans la ville des potiers, des forgerons, des tisserands, des artisans, etc.


Chan Chan
Vue du "Palais Tschudi"
Effigie de Naymlap
(Lima, Museo de Oro)
Chan Chan
Murailles du Palais Tschudi

Si leur architecture est remarquable, leur poterie est de piètre qualité et n'égale pas même celle des Mochicas dont ils tirent leurs influences. Elle est plus austère et terne (ton noir ou gris foncé). Par contre, la beauté et la qualité de l'orfèvrerie est incontestable: vases rituels, masques funéraires, boucles d'oreilles, pectoraux, bracelet, etc. Leur technique est avancée, ils pratiquent la soudure et marient l'or et l'argent, l'argent et le cuivre, etc.

Il s'agit du royaume le plus vaste avant l'empire Inca puisqu'il s'étend sur une superficie de 40000 km2 , de Thumbes au nord à la vallée chancay au sud (près de Lima).

Au milieu du 15ième siècle, les Incas Capac Yupanqui et Topa Inca anéantiront toute résistance de la part des Chimus en détruisant leur système d'irrigation et par la même en les privant d'eau.


LA CIVILISATION PACHACAMAC

600 après JC - 1000 après JC

Les occupations et les constructions majeures les plus anciennes de Pachacamac datent d'une culture connue sous le nom de l'Ancienne Lima (200 avant JC - 600 après JC) qui y a construit la pyramide à terrasses et le temple en adobe.

Elle est devenue célèbre en tant que le siège d'un puissant oracle et elle a été renommée comme le Temple de Pachacamac qui a continué d'être un grand centre et un lieu de pèlerinage sous l'Empire Huari, et elle était probablement leur principal établissement sur la côte.

Les Incas ont plus tard construit un grand Temple du Soleil sur le site. Ce territoire conserva son prestige même après avoir été incorporé à l'empire des Incas, car Pachacùtec reconnut qu'il adorait Pachacàmac, à condition qu'à côté on adorât le soleil dans un autre temple; et il se contenta d'exiger "qu'ils chassent les idoles qu'il y avait dans le temple de Pochacamac, parce que, dans la mesure où il était le créateur et le soutien de l'univers, il n'était pas convenable que des idoles dotées de moins de majesté eussent leur temple et leur autel".


Une ville opulente qui devait certainement vivre en bonne partie de la réputation de son oracle, de son centre religieux, car on apportait maintes offrandes pour honorer les dieux des temples ou consulter l'oracle. C'était une ville de pèlerinage.

La pêche (qui devait être florissante en raison de sa proximité avec l'océan Pacifique particulièrement poissonneux), contribuait certainement à ce que sa population (et les pèlerins) ne manquent de rien. De plus, sa situation médiane entre les deux extrémités de l'empire Inca au moment de sa plus grande extension est donc bien située sur les routes commerciales et d'échanges côtières ou provenant des andes. Son cimetière regroupait plus de 30.000 tombes. Des systèmes de canalisations drainaient l'eau du fleuve Lurin et de nappes fréatiques pour alimenter la ville, ses champs, ses bassins et fontaines pour la distribution dans la ville, aux pélerins, aux marchés. L'oracle attirait des gens de partout et était très vénéré pour l'importance de ses prédictions, de ses pouvoirs de médecine et comme intermédiaire du dieu Pachacamac si terrible qu'un seul de ses mouvements pouvait provoquer tremblement de terre et raz de marée. Qu'ils soient nobles ou paysans, ils avaient confiance en Pachacamac qui les laissait voir le passé et le futur. On sait que tant la peur comme le respect qu'ils avaient pour lui les empêcher de le regarder en face, ils lui parlaient en lui tournant le dos et personne n'osait le déranger. L'image vénérée du Dieu Pachacamac a réussi à rester intacte jusqu'à nos jours.



En 1938, elle a été trouvée par Alberto Giesecke dans le Temple Pintado et aujourd'hui elle est présentée dans le musée de ce même site. Les visiteurs regardent avec curiosité ce tronc fin où figurent des entailles, représentations anthropomorphes, en plus des plantes, des oiseaux et des félins.

Certaines études croient que les figures gravées sur le totem, symbolisent une dualité masculine et féminine. De même, sur la partie inférieure, on voit la représentation du monde andin, c'est-à-dire, le Hanan Pacha ou monde d'en haut, le Cay Pacha ou le monde du présent et le Uku Pacha ou terre des morts.

La croyance dans les dieux pour obtenir de bonnes récoltes et un bétail fertile fit que les anciens habitants de Pachacamac tallèrent des pierres en forme de maïs saramama, pomme de terre papamama ou piment uchumama, lesquelles étaient après enterrées avec des invocations au Soleil et à la terre mère, Pachamama. On connaît ces offrandes sous le nom de conopées et elles ont été découvertes pendant les fouilles réalisées dans l'enceinte archéologique.

Des centaines d'années ont passé mais encore aujourd'hui on peut sentir l'admiration et le mystère quand on parcourt les chemins de Acllahuasi, le Temple du Soleil ou le Temple des pyramides en escalier.


L'ENIGME DES HUROS

Les Uros étaient des êtres farouches

Très ancienne tribu, distincte des aymaras et des quechuas, qui habitait sur les rives du lac Titicaca jusqu'au début du 20e siècle. On ignore à peu près tout de leur origine qui se confond avec la mythologie du grand lac sacré. Certains américanistes voient en eux la dernière branche du peuple Puquina chassés des haut-plateaux par les invasions Aymaras vers la fin du 12e siècle.

Les chroniqueurs Herrera et Acosta rapportent que, vivant sur des radeaux de roseaux, ils suivaient les bancs de poissons. Non sans mal, les missionnaires parvinrent à les fixer sur les rives du Titicaca. Leur réputation de paresse et de saleté était solidement établie; le Père Calancha raconte qu'il est plus facile d'attirer un brochet hors de son repaire que d'arracher un Uro à ses roseaux. Selon Anello Oliva, ils étaient si paresseux que, pour les obliger à travailler, l'Inca Roca les astreignit à lui verser un impôt sous forme de puces : "L'Inca Roca, écrit-il, ordonna à ces fainéants d'Uros, peuple d'oisifs et bouches inutiles, de lui livrer, chaque mois. en guise de tribut, des roseaux pleins de puces à raison d'un par individu; cela dans le seul but de les empêcher de ne rien faire...". L'histoire ne dit pas ce que l'Inca pouvait bien faire, ensuite, de cette pouilleuse contribution!

Les Uros étaient des êtres farouches, au teint presque noir. Ils parlaient un idiome très particulier, vivant exclusivement entre eux. On leur doit l'invention des barques de roseaux, les balsas de totora, si étroites qu'un seul homme y trouve place et encore à condition de rester agenouillé. Sur ces esquifs, les Uros partaient à la pêche pour s'assurer de leur seul et unique moyen de subsistance...



SOURCES ET LIENS





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